jeudi 12 novembre 2015

L’HISTOIRE HORS JEU

La rumeur court et se glisse dans la ville. Il se murmure que l’Armée voudrait se défaire du Château Vieux et que la Ville n’a pas les moyens de l’acheter.

Heureusement !

Si la Ville était riche, elle serait donc capable d’acheter (et de payer) un immeuble qui lui appartient déjà. Comment ? Mais qu’est ce ?

Ben oui. Par décret du 20 juillet 1808, Napoléon 1er a offert le Château Vieux à la Ville de Bayonne. Bayonne n’a aucune raison de sortir un centime pour acheter son bien. Faudrait être neuneu, non ?

Comment est ce possible ? Simple. Waterloo. Napoléon donne mais l’Armée fait un peu la gueule. Elle obéit cependant. Mais au rythme qu’elle a choisi. Je dis l’Armée, en fait c’est le Génie qui n’en est qu’une partie. Le Génie prend son temps. Tellement qu’arrive la Restauration, les 100 000 fils de St Louis, et quelques bonnes raisons pour permettre au Roi de ne pas exécuter le décret impérial. Et le temps passe. Une sorte de prescription larvée qui permet au squatteur de se croire propriétaire. 1870. 1914. L’importance de l’Armée républicaine est énorme. Qui osera s’opposer aux vainqueurs de la Grande Guerre.

Un homme. Un avocat. Honni et détesté. Député-maire, Joseph Garat lance une procédure pour récupérer le Château. Las ! Il sera emporté par l’affaire Stavisky et le vieux Maréchal prend les rênes. Peut on imaginer un Maréchal déposséder l’Armée ?

Et voilà comment, deux siècles après, le squatteur est toujours là. Mieux encore, il voudrait vendre la propriété qui ne lui appartient pas.

Il a raison. La mémoire a disparu avec l’Histoire. Seule l’Armée entretient l’Histoire. Dans ce cas, à son exclusif profit. Quand une société oublie son Histoire, il y a du souci à se faire.

Et moi, citoyen, je renâcle. Il y a, en ce moment, un mouvement autour de la conservation et de la préservation de la collection Gramont. Les Gramont qui gouvernaient Bayonne depuis le Château Vieux. C’est même pour ça que le Château se trouve rue des Gouverneurs. Et pourquoi ne pas faire un Musée Gramont dépendant du Musée Basque ? Ça aurait du sens.

Et donc je vais lancer un défi. Notre Maire et notre Députée appartiennent à deux bords différents mais sont tous deux avocats. Pourquoi ne feraient ils pas front commun pour permettre à leurs électeurs de conserver ce qui leur appartient ? Je suis certain qu’à eux deux, ils peuvent reprendre la procédure Garat qui se trouve dans les archives municipales (et que le délicieux Pierre Richard saura poser sur leurs bureaux respectifs).

Bon. J’attends la déclaration commune, j’attends que Colette se fâche avec Le Drian et que Jean-René fasse un bras d’honneur à ceux qui guignent le Château pour y installer un quelconque parador ou hôtel historique de charme.

Chiche ?....On en reparlera

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