vendredi 16 mars 2018

LA GARE D'ESCOS

La grèèèèève…Je me marre.. Facebook est devenu le marché aux infimes réactions, aux minables revendications. Et mon passe Navigo ? Je vais être dans la merde… C‘est fait pour ça, ma loutre. Toutes les grèves sont faites pour ça.

Personne ne les écoute. Il faut préparer l’ouverture à la concurrence. Les locomotives allemandes sur le rail français. Personne ne dit qu’on a déjà connu. Ce serait mal élevé.

Ils ont réussi à imposer leur message : le train, c’est juste un moyen de transport. C’est faux, bien entendu. Le train, c’est un moyen de structurer le territoire. De décider ce qu’on va transporter et où.. Ce qui relativise la concurrence. Qui va investir pour transporter un carton de Puyoo à Escos ?  Qui va décider qu’Escos, ce trou du cul du monde, doit définitivement mourir ? J’ai choisi Escos volontairement, comme un symbole de la destruction de nos pays.

C’est rigolo. Il n’y a jamais eu autant d‘aménageurs en France, ce pays qu’on aménage de moins en moins. La réforme de la SNCF est le descabello porté à nos campagnes. Imaginez. Vous voulez des producteurs locaux pour vous faire des produits sains et gouteux ? Comme plaide mon bon Darroze (d’Escos). Le producteur, il va aller où pour expédier ses produits ? A la plateforme d‘Orthez ? Non. Ses bons produits, il va les regarder pourrir sur le quai d‘une petite gare sacrifiée à la Deutsche Bahn.

Alors, ma copine Dolo qui se plaint d‘être emmerdée pour la communion du petit, elle me fait marrer. C’est pas l’enjeu. L’enjeu, c’est : qu’est ce que vous voulez faire de ce pays ? Vous voulez des trains pour aller de Chatou-Gare à Versailles-Chantiers ? Ou des trains pour que chaque parcelle de territoire puisse tenir sa partition dans la symphonie nationale ? Des trains pour rendre utile chaque hectare du territoire national.

Ça a marché pendant plus d‘un siècle. On appelle ça la péréquation. Ce fut fait pendant des décennies avec des règles de trois apprises par des instituteurs péquenots et sans algorithme. Et ça marchait. Surtout parce qu’il y avait une volonté politique. Qui va se dresser devant l’omnipotente Europe pour lui dire : je t’emmerde ? L’avenir d’Escos ne passe pas par Transdev. Ni l’avenir de Meymac ou de Labouheyre. Pour eux, je sais que je vais perdre du fric et que j’ai besoin des lignes rentables pour compenser. Et donc, les lignes rentables, je me les garde. Les blaireaux qui prennent le TGV pour aller bronzer à Sanary, ils sont là pour payer la gare d‘Escos.

Mais quand tu abandonnes ton droit d’aménageur du territoire, ta souveraineté de décideur, du même coup tu condamnes quelques dizaines de milliers de rustiques, considérés comme des citoyens de seconde zone. Tu le dis pas, bien entendu. Tu renvoies la responsabilité sur le statut des cheminots parce que t’es sur de gagner dans les sondages. Tout le monde connaît un cheminot à la retraite, personne ne connaît la gare d‘Escos. La polémique actuelle, la CGT va la perdre, c’est évident. Pour la même raison que Macron va gagner : personne ne parle de l’essentiel, le pays. Escos, c’est pas le pays.T’en es sur ?


On en reparlera …

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